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Qu'est-ce qu'une infection nosocomiale ?

Une infection nosocomiale est une infection contractée dans un établissement de santé dans un délai de 48h après l'admission. Elle ne doit être ni présente ni en incubation au moment de l'admission.

Comment contracte-t-on une infection nosocomiale ?

L'hôpital abrite de nombreux germes, tels que les virus, les bactéries et champignons.
La principale source de contamination est le patient lui-même (flore « endogène »), le personnel joue alors un rôle de vecteur de transmission (actes chirurgicaux, sondage urinaire,…).
Plus rarement, le matériel et l'environnement aérien ou hydrique peuvent être des sources de contamination (flore « exogène). La contamination provient d’autres malades, du personnel, de visiteurs.

Comment peut-on prévenir les infections nosocomiales ?

Il n'est pas toujours possible d'éviter la transmission de telles infections. Mais il est tout à fait possible de limiter leur fréquence et leur gravité.

Par le respect des précautions d'hygiène et d'asepsie:

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La transmission des germes à l'hôpital se fait principalement par les mains du personnel soignant. Elles doivent donc être désinfectées avant et après chaque soin avec une solution hydro-alcoolique.
sterilisation La peau du patient doit être désinfectée avant tout geste invasif, c'est à dire entraînant une lésion (pose d'une perfusion, intervention chirurgicale,…).
Le matériel utilisé pour ces actes doit être également parfaitement désinfecté et/ou stérilisé selon les protocoles définis par l'hôpital.

 

Par le contrôle de l'environnement du patient :

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L'eau, l'air et les surfaces sont naturellement contaminés par des germes de l’environnement. D’où une désinfection quotidienne voire pluri-quotidienne par les services de soins.
Il est également réalisé régulièrement des contrôles bactériologiques de l'air et de l'eau (légionellose, aspergillose).
Il faut néanmoins savoir que la contamination par l'environnement est très rare.

Quels facteurs peuvent augmenter les risques d'acquérir une infection nosocomiale ?

Les facteurs de risque liés au patient :

Les facteurs de risque liés aux soins et aux interventions :

Les facteurs de risque liés à l'agent infectieux :

Quelles sont les infections nosocomiales les plus courantes et quels sont les principaux germes impliqués ?

Sites les plus fréquemment infectés :

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Principaux germes impliqués dans les infections nosocomiales :

Les germes les plus fréquemment identifiés lors d'une infection nosocomiale sont Escherichia coli, Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa.

Certaines de ces bactéries posent avant tout le problème des multirésistances aux antibiotiques. Ces bactéries multirésistantes ou BMR ne sont sensibles qu'à un petit nombre d'antibiotiques.
Le traitement d'infections pour lesquelles sont impliquées des BMR apparaît donc souvent problématique.

Quelle peut être la gravité d'une infection nosocomiale ?

Toutes les infections n'ont pas la même gravité.
Cette gravité dépend, d'une part de l'état du patient et d'autre part, de la virulence de l'agent infectieux. Plus le patient est fragilisé, plus l'infection sera grave. Les infections urinaires, qui représentent les infections nosocomiales les plus fréquentes, ne sont en général pas graves. En revanche, certaines infections pulmonaires ou certaines septicémies (infections dues à la présence de microbes dans le sang) peuvent être très graves.

Quelle est la probabilité d'acquérir une infection lorsque je rentre à l'hôpital ?

Une enquête sur les  infections nosocomiales est réalisée chaque année au sein du CHCP. En 2016, le taux d’infection acquise à l’hôpital est de 2.5% .
Le taux régional est de 3.2%.
Ce taux varie en fonction de la situation médicale du patient (cf. facteurs de risques), de la charge en soins et par conséquent du service d'hospitalisation. Ainsi, les services de réanimation où les patients sont plus fragilisés et subissent plus de soins, sont plus touchés.


Les infections nosocomiales ne peuvent être totalement évitées mais le respect strict des règles d'hygiène permet de diminuer le risque.

Pour les visiteurs

Les visiteurs peuvent constituer une source ou un vecteur d'infection. Pour cette raison, il est nécessaire de respecter quelques règles :

eternuement Les visiteurs présentant une maladie des voies respiratoires ou toute autre maladie transmissible ne devraient pas entrer dans les secteurs de soins.

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Les plantes en pot et les fleurs coupées ne sont en règle générale pas autorisées dans les chambres des malades car elles contiennent de nombreux champignons et bactéries.
Elles sont interdites dans les services recevant des patients immunodéprimés ou à risque (réanimation, cancérologie,…).

Demander conseil au personnel soignant.
hygiene-mains Les visiteurs doivent effectuer une friction avec la solution hydro-alcoolique mise à disposition dans les chambres avant et après la visite d'un malade afin d'éviter la transmission manuportée de micro organismes.

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Les visiteurs (famille) doivent accepter qu'un malade soit placé en « isolement », particulièrement adapté à la prévention de la transmission de maladies contagieuse et de de bactéries résistantes aux antibiotiques (BMR).
Cet isolement ne préjuge pas de la gravité de l'état du patient.

 Pour les patients

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En cas d'intervention, le patient doit respecter les consignes de préparation chirurgicale :

  • la dépilation de la zone opératoire ne doit pas être faite au rasoir mais à l'aide d'une tondeuse ou d'une crème.
  • la douche antiseptique doit être réalisée de façon minutieuse et selon les directives de l'infirmière et de la plaquette distribuée lors de la consultation pré-opératoire.

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Le patient ne doit pas manipuler personnellement les dispositifs invasifs tels que les cathéters, sondes, drains …

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Le patient doit avoir une bonne hygiène corporelle. Il est indispensable de se laver les mains après les toilettes et de prendre une douche si possible chaque jour.

 

Pour le personnel

Ce chapitre doit vous permettre de connaître les mesures d'hygiène minimales devant être prises par le personnel.
Celui-ci dispose de protocoles de bonnes pratiques beaucoup plus complets, élaborés par les experts de l’établissement (Equipe Opérationnelle en Hygiène, Comité de lutte contre les Infections Nosocomiales…) selon les recommandations nationales et régionales.

Pour tout patient, quelque soit son statut infectieux, le personnel doit respecter des précautions dites standard :

Hygiène des mains (lavage ou friction à l'alcool) : Entre 2 patients, 2 activités

Port de gants : Si risque de contact avec du sang ou tout autre produit d'origine humaine. Changement entre 2 patients.

Port de surblouse, lunettes ou masque : Si les soins exposent à un risque de projection de sang ou tout autre produit d'origine humaine

Matériel : nettoyage et désinfection du matériel et des surfaces entre chaque patient.    

En complément de ces préventions, certaines infections (ou suspicions d'infection) nécessitent la mise en œuvre de précautions particulières, définies en fonction de l'agent infectieux et de la localisation et la gravité de l'infection.

ABREVIATIONS

BHRE : Bactérie Hautement Résistante et Emergeante aux antibiotiques
BMR : Bactérie Multi Résistante
CHCP : Centre Hospitalier Comminges Pyrénées
CLIN : Comité de Lutte contre les Infections nosocomiales
DGOS : Direction Générale de l’Offre de Soins
DGS : Direction Générale de la Santé
EOHH : Equipe Opérationnelle d’Hygiène Hospitalière
HAS : Haute Autorité de la Santé

CLIN-042 - Version 2 - Juin 2017